Le sentiment de compétence parentale dans le domaine du langage, chez les parents d'enfants nés prématurément et âgés de 18 mois à 6 ans

Abstract

Le sentiment de compétence parentale (SCP) se définit comme la confiance d’un parent sur ses propres capacités de réussite quant au développement et l’éducation de son enfant (Jones & Prinz, 2005). Nourrie des caractéristiques personnelles du parent (Coleman & Karraker, 2000), et des interactions avec l’enfant (Bornstein et al., 2018), cette impression d’auto-efficacité influence les comportements parentaux (Jones & Prinz, 2005) mais également, le développement général de l’enfant grâce à des stimulations nombreuses et variées (Stiévenart & Martinez Perez, 2020). Toutefois, aucune étude ne semble s’interroger sur la portée du SCP dans le domaine du langage, et ce, quelle que soit la population : enfants nés à terme, atteint d’une pathologie ou possédant un facteur de risque de trouble langagier. L’objectif général de cette étude consiste à déterminer si le sentiment de compétence des parents d’un enfant né prématurément diffère du SCP dans une population de parents d’enfants nés à terme. Nos questions de recherche souhaitent étudier l’influence potentielle de trois variables sur cette auto-efficacité parentale associée à une naissance prématurée, à savoir le sexe du parent, le nombre de semaines de gestation et l’impression de vulnérabilité du nourrisson né avant terme. Pour répondre à notre recherche, un questionnaire d’auto-évaluation interrogeant le SCP dans le domaine du langage a été diffusé sur les réseaux sociaux. Nous avons récolté 276 participations, à savoir 260 mères et 16 pères. En termes de résultats, un SCP généralement plus faible chez les parents d’enfants nés prématurément est observé, en particulier dans le domaine de la discipline, de l’apprentissage et du langage où le parent ne se sent pas acteur d’influence du développement langagier de son enfant. Notre question se rapportant à la différence du sexe parental sur le SCP n’a pu être testée par manque de participation paternelle. Toutefois, les deux autres hypothèses se rapportant à la catégorie de prématurité et à l’impression de fragilité du nouveau-né venu au monde avant terme ont pu être analysées mais n’ont démontré aucune corrélation avec le sentiment d’auto-efficacité parentale dans le domaine du langage. Malgré ces éléments contribuant à la recherche, de nombreuses limites ont influencé nos données. Il convient dès lors, de répliquer cette étude en corrigeant les biais méthodologiques, afin de généraliser ces résultats à la population de parents d’enfants nés prématurément.