Perspectives de transition du secteur de l'assainissement individuel en Wallonie

Abstract

L'état actuel du secteur découle d’un choix politique passé de placer la maîtrise du risque sanitaire comme priorité. Dans un deuxième temps apparurent des préoccupations quant à l'impact du déversement des effluents dans l’environnement. Enfin, plus récemment a émergé une volonté de revalorisation agricole des effluents afin d'exploiter une partie du potentiel fertilisant de ceux-ci.

Ainsi, le modèle du tout à l'égout se développe dans le courant du 19ème siècle avec comme unique vocation la collecte des eaux usées et leur canalisation hors des centres urbains. Plus tard, des infrastructures de traitement furent développées afin de limiter l'impact environnemental de l’assainissement. La revalorisation agricole des effluents ne s'est développée que très récemment, principalement par le biais de l’épandage des boues générées par les stations d'épuration sur les surfaces cultivées.

L'héritage de cette approche initialement orientée déchets est l’impossibilité de valoriser de façon optimale les nutriments présents dans les eaux usées. Cette question est cependant primordiale car la soutenabilité du cycle de l'azote et du phosphore au sein des systèmes agricoles en dépend. Une refonte des modèles de gestion des eaux usées permettrait de réduire notre dépendance aux ressources fossiles et minières et d'accroître la souveraineté alimentaire dans nos régions.

Cette étude porte principalement sur le secteur de l'assainissement autonome qui nous semble être le domaine de prédilection pour une transition car ses infrastructures sont moins imposantes. Il nous semble aussi qu'un modèle décentralisé soit plus à même de répondre aux enjeux identifiés.

Nous nous intéressons à la situation wallonne en analysant le cadre légal et la marge de liberté qu’il permet pour mettre en place des systèmes nouveaux. Il apparaît que les prescriptions techniques imposées sont relativement strictes et incompatibles avec les enjeux identifiés. Cependant le régime en vigueur passant par l'agrégation d’entreprises privées est favorable à l'émergence de systèmes novateurs qui pourrait bénéficier d'un régime de dérogation.

Dans un deuxième temps, cette étude s'intéresse aux solutions techniques envisageables comme alternatives au modèle actuel. En particulier, nous étudions les alternatives à la toilette à chasse d'eau qui est très contraignante pour la valorisation des nutriments contenus dans les excréments humains. Nous constatons que les solutions alternatives sont multiples et qu'une prise en considération des circonstances particulières de chaque situation est nécessaire pour choisir la bonne pratique. En effet, selon le type d'implantation, les différentes options techniques sont plus ou moins adaptées. L'état du bâti concerné (neuf ou existant), le profil des utilisateurs (réguliers ou hétéroclites) et le type d’implantation (rurale ou urbaine) sont les principales caractéristiques à observer afin de choisir le modèle d’assainissement écologique approprié.