L'obligation scolaire à 5 ans, risques et opportunités ? Les perceptions d'enseignantes préscolaires.

Abstract

En septembre 2020, l’État belge a opté pour l’abaissement de l’âge de l’obligation scolaire à 5 ans. Les principales motivations de cet abaissement sont d’une part, diminuer l’absentéisme et, d’autre part, limiter les inégalités sociales entre les enfants et ainsi contribuer à un enseignement plus juste et plus équitable. Alors que certains en soulignent les bien-fondés comme augmenter l’égalité des chances entre les enfants ou améliorer la transition entre l’école maternelle et l’école primaire. D’autres en relèvent les dangers tels qu’adopter des modalités de travail du primaire qui ne sont pas adaptées aux enfants de 5 ans primarisant l’école maternelle. Ce phénomène appelé « primarisation » s’observe dans d’autres systèmes éducatifs tels qu’en Suisse et en France. Les avis des scientifiques, des chercheurs et des politiciens divergent concernant l’obligation scolaire au préscolaire. Les acteurs les plus étroitement liés au développement des enfants, à savoir les parents et le personnel éducatif, sont les plus en retrait des débats politiques. C’est pourquoi nous avons souhaité, dans cette recherche, comprendre comment cette réforme est perçue par les enseignantes de 3ème maternelle, professionnelles directement concernées. Des entretiens compréhensifs ont été menés avec huit enseignantes de 3ème maternelle. Ils ont eu pour objectif d’identifier leurs perceptions quant à cette nouvelle réforme en identifiant des risques et des opportunités.