Étude de la relation entre les fonctions orofaciales non-verbales et la précision de production des phonèmes chez les enfants francophones d'âge préscolaire

Abstract

Ce mémoire étudie les fonctions orofaciales sous une dimension longitudinale pendant la période préscolaire. Dans la littérature, certains auteurs différencient les fonctions orofaciales servant aux comportements non-verbaux tels que la respiration, la déglutition ou encore la mastication, des fonctions orofaciales servant aux comportements verbaux comme la production de la parole. Cette possibilité de distinction en deux groupes qui coexiste avec la possibilité de rassemblement en une entité a suscité de l’intérêt dans la littérature. La relation entre les fonctions orofaciales non-verbales (FONV) et la fonction orofaciale verbale (FOV) fait actuellement l’objet de grands débats à différent niveaux. L’objectif principal porté par ce mémoire était donc d’étudier la relation entre les fonctions orofaciales non-verbales et la précision de production des phonèmes durant le développement des enfants francophones tout-venant d’âge préscolaire. Pour répondre à cet objectif, nous avons suivi des enfants francophones tout-venant âgés de 4 ans et demi à 5 ans, chez qui nous avons évalué les FONV et la précision de production des phonèmes. En outre, nous avons évalué les habitudes de succion de ces enfants, en raison de l’impact supposé de ces habitudes sur la relation étudiée. Cette étude était longitudinale, par conséquent, nous nous sommes fixé l’objectif d’étudier l’évolution de cette relation dans le temps, mais également l’évolution avec l’âge de chacune des variables manipulées, c’est-à-dire des FONV, de la précision d’exécution de la FOV et des habitudes de succion. Après l’analyse des données obtenues, les résultats de cette étude montrent que le fonctionnement, physiologique ou non, des FONV n’a pas d’effet significatif sur la précision articulatoire dans notre échantillon, et ce ni à 4 ans et demi, ni à 5 ans. A propos des habitudes de succion persistantes, nos résultats ont révélé une absence d’effet significatif, aussi bien sur les FONV que sur la précision articulatoire aux âges de 4 ans et demi et 5 ans. Enfin, en ce qui concerne l’évolution avec l’âge des trois variables manipulées, seule la précision articulatoire présentait une évolution positive significative. Bien que ce mémoire ait montré des limites méthodologiques, il apporte des données longitudinales à propos du développement orofacial myofonctionnel et articulatoire des enfants francophones unilingues tout-venant de 4 ans et demi à 5 ans. Ces données s’avèrent intéressantes dans le domaine de la recherche comme en clinique, d’autant plus au vu de l’importance d’une évaluation et d’une prise en charge précoces des altérations et dysfonctions orofaciales.