Les pratiques pédagogiques liées à l'approche orientante ou à l'utility-value intervention ont-elles une influence sur la perception de l'utilité des mathématiques selon le genre ? Étude menée auprès d'élèves de 2e année de l'enseignement secondaire général en Communauté Germanophone

Abstract

Dans l’enseignement secondaire, les contenus d’apprentissage en mathématiques peuvent très souvent paraitre abstraits pour les élèves. Ils réalisent une quantité de calculs et s’approprient des concepts mathématiques dont ils ignorent l’intérêt et la portée. Jaegers (2021) a mis en avant que le développement de pratiques touchant à la pertinence de l’enseignement pourrait aider les élèves à saisir l’utilité des mathématiques pour leur vie actuelle et future. Les élèves aspireraient donc davantage aux études et aux carrières à fortes composantes mathématiques. Il semble avéré que les filles, à compétence égale avec les garçons en mathématiques, aspirent moins à ce type d’études et de carrières, pourtant porteuses d’avenir (Jaegers, 2021 ; Roy & al, 2014). Ainsi, dans un souci d’équité éducative pour les filles et les garçons, Jaegers (2021) recommande de réfléchir à des pratiques pédagogiques qui donnent davantage de sens aux apprentissages en mathématiques afin de permettre à tous (filles et garçons) d’envisager cette orientation. C’est dans cette perspective que s’inscrit le présent mémoire. Deux dispositifs seront testés dans le cadre d’une approche quasi expérimentale: le premier relève de l’approche orientante (Canzittu et Demeuse, 2017) et le deuxième regroupe des pratiques liées à l’utility-value intervention développée par Hulleman & Harackiecz (2020) et déjà testées par Gaspard et al. (2015). Il s’agira donc d’une part de tester l’effet de pratiques visant à établir un lien entre le vécu des élèves au cours de mathématiques et le monde professionnel. D’autre part, une séquence pédagogique combinant des moments d’explicitation et des moments d’écriture sera testée. Cette étude s’intéresse aux effets de ces pratiques sur l’utilité perçue des mathématiques tant chez les filles que chez les garçons. Elle sera menée dans trois classes de deuxième année de l’enseignement secondaire général: deux groupes expérimentaux où seront respectivement testés les deux dispositifs (approche orientante et utility-value intervention) et un groupe contrôle où les élèves devront noter ce qu’ils ont retenu de la séance traditionnelle. Dans les trois classes, des mesures initiales et de sortie sur l’utilité perçue et sur d’autres variables motivationnelles (perception de soi, sentiment d’auto-efficacité, etc.) et contextuelles (genre, aspirations d’études, etc.) seront prises.