Insuffisance cardiaque en maison de repos et de soins : concordance entre les compétences infirmières et les caractéristiques des patients.

Abstract

Introduction : À partir de 85 ans, la prévalence de l’insuffisance cardiaque augmente jusqu’à 17% (1). Cette pathologie touche en moyenne 20% des résidents de maisons de repos (2–4). Leur fragilité et leurs comorbidités font d’eux des patients complexes (1,2,4). À cela, s’ajoute que certains ne souhaitent pas ou n’ont pas la capacité de pratiquer l’autogestion de leur maladie (5,6). Le rôle de l’infirmier devient donc essentiel et implique qu’il possède des compétences adaptées aux patients (7,8). Or, le niveau de compétence concernant l’insuffisance cardiaque est variable, voire déficitaire (8,9). À partir de ces constats, l’objectif de l’étude était d’analyser la concordance entre les compétences des infirmiers et les caractéristiques des patients atteints d’insuffisance cardiaque en maison de repos et de soins en région liégeoise. Matériels et méthodes : L’étude quantitative de type transversal analytique s’est basée sur le modèle de Synergie afin d’évaluer cette concordance. Dans un premier temps, les patients atteints d’insuffisance cardiaque et les infirmiers ont été interrogés séparément, via des questionnaires, pour mettre en évidence leurs caractéristiques et leurs compétences respectives. Dans un second temps, ils ont été rassemblés par maisons de repos et soins afin d’analyser la corrélation entre ces deux éléments. Résultats : Les patients (n=25) et les infirmiers (n=42) interrogés estiment respectivement avoir un bon état de santé et un bon niveau de compétence concernant l’insuffisance cardiaque. Pour les patients, la durée de cette pathologie influence négativement la gravité des symptômes (p valeur = 0,03), la qualité de vie (p valeur = 0,02) et les relations sociales (p valeur = 0,04). Concernant les infirmiers, la présence d’une activité complémentaire augmente significativement le score de compétence (p valeur = 0,04). Les analyses réalisées ne démontrent pas d’association entre les caractéristiques des patients et les compétences des infirmiers par maison de repos (n=10). Conclusions : L’état de santé des résidents semble peu affecté par l’insuffisance cardiaque. Une étude complémentaire qualitative permettrait de considérer leurs propres attentes et priorités. Afin d’améliorer la prise en soins de ces patients complexes, une solution pourrait être d’établir une collaboration avec des infirmiers de pratique avancée en insuffisance cardiaque.