Étude des disfluences, du débit de parole et de la vitesse articulatoire chez l'enfant tout-venant âgé de 8 ans

Abstract

Cadre théorique : Au sein du discours, tout individu produit un certain nombre de disfluences. Elles peuvent se manifester sous forme de pauses, de révisions, de répétitions ou encore de production d’interjections. Les disfluences rencontrées dans la parole de personnes normofluentes ne sont pas considérées comme pathologiques : la majorité de celles-ci est classée au sein des disfluences non typiques du bégaiement. La réalisation de disfluences typiques du bégaiement est rare chez les enfants tout-venant. Un grand nombre d’études a été effectuée dans d’autres langues, mais seule l’étude de Leclercq et al. (2018) portent sur une population d’enfants francophones d’âge préscolaire. L’évaluation du débit de parole, de la vitesse articulatoire et des corrélats les reliant a également été abordée au sein de la littérature. Objectif et hypothèses : Ce mémoire a pour objectif d’apporter des données innovantes sur le débit de parole, la vitesse articulatoire et les disfluences chez des enfants de 8 ans francophones normo-fluents. Nous nous attendons à observer : 1) Une fréquence moins élevée de disfluences typiques (inférieur à 3%) que de disfluences non typiques du bégaiement, au sein d’un pourcentage de disfluences total ne dépassant pas 10%, 2) un effet non significatif du genre sur la fréquence des disfluences, 3) ainsi que sur le débit de parole et 4) la vitesse articulatoire. 5) De plus, dans le cadre de l’exploration des corrélations entre les disfluences, le débit de parole et la vitesse articulatoire, nous nous attendons à minima à observer une corrélation positive entre le débit de parole et la vitesse articulatoire. Méthodologie : Nous avons étudié la parole de 32 enfants francophones tout-venant âgés de 8 ans. Nous nous sommes basés sur des données récoltées au cours de précédent mémoire. Nous avons analysé les fichiers audios via le logiciel PRAAT, parallèlement aux transcriptions précédemment réalisées dans le logiciel CLAN. Nous avons ensuite calculé le débit de parole et la vitesse articulatoire et avons examiné les différentes disfluences. Résultats et conclusions : Nos résultats ont mis en évidence le fait que les disfluences typiques du bégaiement sont amplement moins fréquentes que les disfluences non typiques. Le taux de 3% de disfluences typiques est respecté, mais le taux total de disfluences est non significativement inférieur à 10%. De plus, nous n’avons relevé aucun effet du genre, que ce soit sur le taux de disfluences, le débit de parole ou la vitesse articulatoire. Enfin, les variables étudiées ne sont pas corrélées entre elles, mis à part le débit de parole et la vitesse articulatoire suivant une relation positive. Néanmoins, de nouvelles recherches portant les analyses plus loin, notamment sur l’effet de l’âge permettraient de compléter nos observations.