Evaluation des risques liés à l'exposition aux polluants organiques persistants des populations de loutres (Lutra lutra) qui recolonisent les bassins versants de l'Hérault et de l'Orb (France)

Abstract

Nom : Merlot Ginger Année académique : 2023-2024 Laboratoire d’écologie animale et écotoxicologie Promoteurs : Madame Joaquim-Justo et Monsieur Michaux Le plan national d’actions en faveur de la loutre d’Europe (Lutra lutra) mis en oeuvre par le gouvernement français prévoit un suivi sanitaire et écotoxicologique des populations afin d’accompagner sa recolonisation du territoire. Dans ce cadre, nous avons évalué l’exposition et les risques liés aux PCBs, DDTs et HCHs, à savoir des polluants organiques persistants dont la toxicité envers les loutres a largement été démontrée. A cette fin, des épreintes collectées dans les bassins versants de l’Hérault et de l’Orb ont été analysées afin de vérifier l’hypothèse que les populations de loutres présentes dans ces zones géographiques sont exposées à des niveaux, en ces polluants, compatibles avec leur installation et leur développement. Concernant les PCBs, on constate que les populations évoluant dans le bas Hérault sont plus à risque que celles des 2 autres zones géographiques étudiées. Néanmois, dans toutes les zones géographiques, on observe des épreintes avec des taux au dessus du seuil critique lorsque les concentrations sont exprimées en Equivalents Aroclor 1260. On note également qu’en un même point de collecte, les épreintes peuvent présenter des taux ‘sans danger’, ‘préoccupant’ et ‘critique’. En revanche, lorsqu’on évalue le risque lié aux PCBs sur base des valeurs exprimées en TEQ, on constate que tous les échantillons prélevés dans le bassin versant de l’Orb, sauf 1 sur 17, indiquent un environnement sans risque contre seulement 4 sur 17 lorsque les niveaux sont exprimés en Equivalent Aroclor 1260. L’évaluation du risque lié aux PCBs par la méthode des TEQs semble plus adéquate. Concernant les pesticides, le bassin versant de l’Orb est moins contaminé que celui de l’Hérault. Les DDTs ne semblent pas poser problème pour la recolonisation de ces zones géographiques par les loutres, au contraire du lindane qu’on trouve à des niveaux qu’on peut supposer néfastes dans 69% des échantillons. Une validation de la relation existant entre la contamination des épreintes et les tissus des loutres (foie) dans la zone géographique étudiée permettrait d’affiner l’utilisation de la contamination des épreintes comme valeur proxy des niveaux de POPs accumulés par les loutres.