Mémoire de fin d'études :"Les N vies d¿un matériau, réemployer et rendre réemployable, le rôle de l¿architecte prescripteur, enquête sociotechnique sur un lot de carrelages faïencés."

Abstract

L'entrée dans l'ère de l'Anthropocène marque un tournant décisif dans l'histoire de notre planète. Désormais, les activités humaines exercent une influence profonde et souvent irréversible sur le système Terre. Depuis la révolution industrielle, cette pression croissante sur la biosphère a engendré des bouleversements majeurs : le changement climatique, l'effondrement de la biodiversité, l'épuisement des ressources naturelles. Le secteur de la construction, en particulier, se distingue par son impact environnemental. Il consomme des ressources massives, génère d'énormes quantités de déchets, et contribue de manière significative aux émissions de gaz à effet de serre. Face à cette réalité, il est impératif de repenser nos pratiques de construction. Comment réduire cet impact ? Comment concevoir des bâtiments qui s'intègrent dans un modèle plus durable ? Ce travail se propose d'explorer ces questions en adoptant le prisme de l'économie circulaire. À travers l'examen d'un matériau spécifique, il cherche à montrer comment la conception et la mise en œuvre d'un élément de construction peuvent être repensées pour anticiper sa déconstruction future. Ce changement de perspective influence non seulement la gestion des ressources, mais aussi la manière dont nous concevons et construisons nos environnements. En parallèle, ce travail interroge le rôle des prescripteurs, en particulier celui des architectes, dans ce processus de transformation. Des workshops ont été organisés, rassemblant diverses expériences et visions. Cette approche a permis de mieux comprendre les enjeux sociotechniques liés à l'utilisation des matériaux, tout en ouvrant la voie à de nouvelles pratiques plus responsables. La construction, en tant que pratique anthropique, ne doit plus se limiter à une simple réponse aux besoins immédiats. Elle doit s'inscrire dans une démarche plus large, visant à bâtir un avenir durable et résilient, capable de faire face aux défis imposés par l'Anthropocène.