Enseigner explicitement les connaissances morphologiques permet-il d'améliorer les compétences d'élèves de 3ème primaire en compréhension en lecture dans le cadre d'une intervention de courte durée ?

Abstract

Ce mémoire explore les effets d’un enseignement explicite de la morphologie dérivationnelle sur la compréhension en lecture d’élèves de troisième année primaire. L’étude, menée selon un protocole quasi-expérimental sur six semaines, compare les performances d’un groupe expérimental ayant bénéficié de quatre activités de vingt minutes par semaine concernant la morphologie dérivationnelle, à celles d’un groupe contrôle. Un test écrit nous apporte les résultats quantitatifs pour tous les élèves, et un échantillon a été tiré au sort pour participer à un entretien oral, qui nous apporte des résultats qualitatifs. Les tests démontrent une progression importante du groupe expérimental dans les habiletés morphologiques (dérivation, décomposition, définition des affixes), mais une régression systématique pour tous ses élèves en compréhension. L’analyse qualitative des entretiens rapporte cependant un recours plus fréquent à des stratégies morphologiques dans le post-test, signe d’un début de transfert des apprentissages. Ces résultats soulignent l’efficacité de l’enseignement explicite pour renforcer les compétences morphologiques, tout en rappelant que la compréhension globale nécessite un travail plus long et intégré. L’étude propose plusieurs pistes pédagogiques et de recherche, notamment la nécessité de d’articuler la morphologie au vocabulaire et à la lecture en contexte.