Effet de l'indiçage des syllabes comparé à celui de l'utilisation de la synthèse vocale sur l'amélioration des performances en lecture chez des élèves dyslexiques de troisième, de quatrième et de cinquième primaire

Abstract

L’inclusion des élèves à besoins spécifiques dans l’enseignement ordinaire est aujourd’hui une grande préoccupation des professionnels de l’enseignement. Dans cette optique, les enseignants sont encouragés à mettre en place des aménagements raisonnables afin de favoriser l’accès aux apprentissages. Pour soutenir cette démarche, la Fédération Wallonie-Bruxelles (2017) a mis en place les pôles territoriaux dont la principale mission est d’accompagner les équipes éducatives dans la mise en œuvre de ces aménagements. Toutefois, les recherches portant sur les aménagements concrets et sur leur efficacité, en particulier ceux destinés à soutenir les élèves dyslexiques en lecture, restent encore peu nombreuses (Al Otaiba et al., 2023). Ce travail visait à approfondir cette thématique selon une double approche : expérimentale et exploratoire. La partie expérimentale avait pour but de comparer l’efficacité de deux types d’aménagements raisonnables susceptibles d’être conseillés aux élèves dyslexiques : l’indiçage des syllabes et la synthèse vocale. La question de recherche était la suivante : « L’indiçage des syllabes est-il plus efficace que la synthèse vocale pour améliorer les performances en lecture des élèves dyslexiques de 3e, 4e et 5e primaire ? » Nous avons émis l’hypothèse que l’indiçage syllabique aurait un impact plus important sur les compétences en lecture par rapport à la synthèse vocale. Nous avons supposé que la synthèse vocale jouerait davantage un rôle de compensation, conformément à ce qui est dit sur le sujet dans la littérature (Tremblay & Chouinard, 2013 ; Wood et al., 2018). Pour tester cette hypothèse, nous avons alors administré ces aménagements à 53 élèves dyslexiques selon un design croisé. Chaque élève a pu bénéficier successivement des deux aménagements pendant deux périodes distinctes de deux mois. Les résultats obtenus ne confirment pas notre hypothèse initiale : les deux aménagements semblent produire des effets similaires. Par ailleurs, il est difficile de percevoir un réel impact sur les compétences en lecture. Plusieurs interprétations ont alors été suggérées. Dans la partie exploratoire, nous nous sommes intéressée aux aménagements plus universels proposés aux élèves dyslexiques. Par le biais de sondages, nous avons interrogé des enseignants de 3e, 4e et 5e primaire et des membres de pôles territoriaux afin d’identifier les aménagements les plus utilisés, d’évaluer la charge de travail qu’ils impliquent pour les enseignants et de recueillir leur ressenti concernant leur efficacité. Les résultats montrent que les professionnels ont tendance à privilégier les aménagements demandant moins de travail et que la plupart d’entre eux jugent la majorité des aménagements proposés efficaces.