Gouvernance et performance des entreprises publiques en Afrique Centrale : étude de cas de La Congolaise Des Eaux (Congo Brazzaville)

Abstract

Ce mémoire intitulé « Gouvernance et performance des entreprises publiques en Afrique centrale : étude de cas de La Congolaise Des Eaux (Congo Brazzaville) » explore la manière dont la gouvernance d'entreprise et le rôle de l'État influencent la performance des sociétés d'utilité publique, en prenant pour étude de cas La Congolaise Des Eaux (LCDE) au Congo Brazzaville . Contexte et Problématique En Afrique centrale, les entreprises publiques, notamment celles opérant dans les secteurs d'utilité publique comme l'approvisionnement en eau, jouent un rôle stratégique dans la satisfaction des besoins fondamentaux des populations et le développement économique des États . Cependant, ces entités sont souvent confrontées à des crises de performance, marquées par des déséquilibres financiers, une inefficacité opérationnelle et des défis de gouvernance . La création de LCDE en 2018, suite à la dissolution de la Société Nationale de Distribution d’Eau (SNDE), visait à moderniser et autonomiser les entreprises publiques, tout en réduisant l'implication directe de l'État . Objectifs de l'Étude L'étude vise à analyser comment la gouvernance d'entreprise et le rôle de l'État influencent la performance des sociétés d'utilité publique, en se concentrant sur LCDE . Deux hypothèses principales guident l'étude : 1. Une gouvernance d'entreprise basée sur la transparence, la redevabilité et l'autonomie améliore la performance économique et opérationnelle de LCDE . 2. L'implication excessive de l'État constitue un frein à l'efficacité des réformes et à l'autonomisation de l'entreprise . Méthodologie L'étude adopte une méthodologie hypothético-déductive, combinant une analyse documentaire et une enquête de terrain . Les données sont collectées à travers des entretiens semi-directifs avec les cadres de LCDE, les représentants de l'État et les parties prenantes, ainsi que des questionnaires auprès des employés et des usagers . Résultats et Analyse L'analyse révèle plusieurs dysfonctionnements structurels et fonctionnels affectant la gouvernance de LCDE . Trois principaux axes de fragilité sont identifiés : 1. Sur-implication de l'État : L'État intervient excessivement dans les décisions opérationnelles, ce qui ralentit la chaîne de responsabilité et limite la réactivité des directions opérationnelles . 2. Déficit d'autonomie managériale : Les agents manquent d'autonomie pour exercer pleinement leurs fonctions, ce qui entraîne une centralisation excessive des décisions et une démotivation progressive des agents . 3. Faiblesses dans la redevabilité : Les mécanismes de reddition de comptes sont insuffisants, ce qui affecte la transparence et la capacité de pilotage interne . Performance Économique et Opérationnelle LCDE s'efforce de consolider sa viabilité financière à travers des actions de maîtrise des charges et de mobilisation de financements extérieurs . Les performances techniques montrent des signes d'amélioration, notamment en termes de qualité de l'eau et de réactivité technique . Cependant, les réformes mises en œuvre depuis 2018 sont perçues comme inachevées ou insuffisamment partagées . Conclusion et Recommandations Pour améliorer durablement la gouvernance et la performance de LCDE, il est recommandé de : 1. Clarifier les rôles institutionnels et managériaux pour éviter les interférences nuisibles . 2. Renforcer les capacités de gestion et de pilotage stratégique . 3. Autonomiser les directions opérationnelles tout en instaurant un cadre contractuel clair . Ces mesures visent à ancrer durablement les pratiques de gestion dans une logique de performance, de transparence et de redevabilité