Travail de fin d'études / Projet de fin d'études : Mobilité urbaine et acceptabilité sociale : le cas des politiques de réduction du trafic

Abstract

Face aux impératifs croissants de transition écologique, de nombreuses villes européennes mettent en œuvre des politiques visant à réduire la place de la voiture en ville. Pourtant, ces politiques suscitent des réactions contrastées dans la population, notamment dans les quartiers périphériques, où les alternatives de transport sont parfois limitées. Ce mémoire explore la manière dont les habitants perçoivent, jugent et s’approprient (ou rejettent) les dispositifs de réduction du trafic automobile dans le quartier de Sainte-Walburge, à Liège. À partir de la méthodologie Q, l’étude identifie quatre profils discursifs distincts qui structurent les perceptions citoyennes : un profil engagé en faveur de la transition, un autre plus prudent et pragmatique, un troisième valorisant l’expertise technique, et un dernier centré sur les effets concrets des aménagements. L’analyse met en évidence que l’adhésion ou le rejet ne repose pas sur une opposition binaire, mais sur une diversité de critères : expérience quotidienne du quartier, qualité des aménagements, manière dont les politiques sont mises en œuvre, ou encore significations symboliques des mesures proposées. Les résultats montrent que l’acceptabilité sociale des politiques de mobilité dépend autant de leur efficacité que de leur capacité à être comprises, contextualisées et discutées. Ils soulignent l’importance d’une action publique progressive, lisible, et ancrée dans le vécu des habitants, notamment à travers des dispositifs expérimentaux ou réversibles. Enfin, ce travail invite à reconnaître la conflictualité comme une composante normale de la transition, et à penser la concertation non comme une étape formelle, mais comme une dynamique continue.