Place des hommes dans la formation en Accueil et Éducation du Jeune Enfant (AEJE). Comment les étudiants de sexe masculin vivent-ils leur engagement dans le bachelier AEJE en fédération Wallonie - Bruxelles ?

Abstract

Au cours des dernières décennies, divers pays ont réformé leurs services d’Education et d’Accueil de Jeunes Enfants (EAJE) influençant la manière dont les compétences, la formation initiale et le développement professionnel sont envisagés (Oberhuemer et Schreyer, 2024). La fédération Wallonie-Bruxelles (FW-B) a répondu à cette nécessité en créant un bachelier Accueil et Education du Jeune Enfants (AEJE) en septembre 2023 (Pirard et al., 2024). Dans ce domaine, une problématique persiste à travers le temps : celle liée à la volonté des pouvoirs publics d’atteindre une plus grande mixité de genre parmi les professionnels. Dès 1996, le réseau européen des modes de garde avait fixé un objectif de 20% d’hommes dans le secteur à atteindre en 2006 (REMG, 1996). Cependant, en 2025, force est de constater que l’engagement des hommes reste marginal et non généralisé. À l’échelle de cette étude, contextualisée par la mise en place récente du bachelier AEJE en FW-B, nous avons cherché à comprendre, à travers les récits d’hommes inscrits dans cette formation, les facteurs ayant favorisé ou freiné leur engagement et leur maintien. Nous avons adopté une approche compréhensive, en nous inspirant de la méthode par théorisation ancrée (Lejeune, 2019) pour analyser les données issues des entretiens individuels. Cette recherche met en lumière la dialectique entre expérience personnelle et interactions sociales dans le parcours de formation (Dubar, 2000). S’engager dans une formation atypique ne relève pas d’un choix isolé : ce processus s’inscrit dans un tissu relationnel traversé de soutiens, de tensions et de négociations.