Les enseignant(e)s ont-ils (elles) conscience des stéréotypes sexistes véhiculés à travers le choix des manuels visant l'enseignement / l'apprentissage du français et plus précisément de la lecture en 1ère année primaire ?

Abstract

De nombreuses recherches se sont intéressées aux stéréotypes de genre véhiculés dans la société actuelle et à leur transmission. L’enseignement, acteur majeur dans l’éducation et la socialisation des enfants, qui a pour mission « d’assurer à tous les élèves, des chances égales d’émancipation sociale » participe également, consciemment ou non, au partage de valeurs porteuses de stéréotypes notamment à travers les comportements des enseignant(e)s à l’égard des élèves et aux outils pédagogiques utilisés. Ces derniers, même s’ils « semblent désormais dénués de représentations sexuées caricaturales, ils sont encore pleinement emprunts de stéréotypes genrés intériorisés » (Missoffe,2015). Les illustrations et les textes décrivent généralement les hommes et les femmes dans des fonctions stéréotypées sans critique ni alternative ce qui constitue une acceptation implicite des inégalités et des discriminations. Fontanini (2007), dans ses recherches, comme Le Blanc, Mieyaa et Royer (2014), rappellent l’importance des manuels scolaires et de leur contenu dans la construction de l’identité de l’enfant. Compte tenu de l’actualité en Fédération Wallonie-Bruxelles et l’adoption d’un décret (2016) visant à modifier « certaines dispositions en matières d’agrément de manuels scolaires (…) en vue d’intégrer la référence de la lutte contre les discriminations entre les femmes et les hommes et la promotion de l’égalité des sexes (…) », les enseignant(e)s devraient être sensibilisés quant à l’impact de leurs choix pédagogiques au travers du contenu d’apprentissage d’autant plus lorsque l’enfant, en début de scolarité obligatoire, construit son identité sexuée. Pour se faire, étudier les manuels les plus utilisés, les stéréotypes qu’ils véhiculent et les adaptations pédagogiques qui en découlent permettront de répondre à la question de recherche suivante : Les enseignant(e)s ont-ils (elles) conscience des stéréotypes sexistes véhiculés à travers le choix des manuels visant l'enseignement / l'apprentissage du français et plus précisément de la lecture en 1ère année primaire ? Par l’interview d’enseignant(e)s de 1ère année primaire, les hypothèses investiguées concernent : - La présence de stéréotypes genrés dans les manuels scolaires; - La conscience des enseignants ; - L’adaptation pédagogique permettant la déconstruction des stéréotypes.