La représentation des personnes en mobilité dans la presse écrite belge francophone : une étude du vocabulaire et des mythes médiatiques

Abstract

La thématique des migrations est depuis longtemps un sujet récurrent et controversé dans les médias et notamment dans la presse écrite. La couverture du sujet doit être effectuée avec prudence par les journalistes puisqu’ils ont la capacité de créer des réactions positives face aux arrivées dans les pays d’accueil, ou au contraire de générer des opinions et attitudes discriminatoires. Le choix du vocabulaire au sein d’un article est donc important, certains termes pouvant en effet construire des mythes médiatiques sur les personnes en mobilité. Les lecteurs, face à l’information qui leur est offerte et qui leur semble légitime, peuvent ainsi être influencés dans leur opinion personnelle et dans leurs représentations de ces personnes.

L’objectif de ce mémoire est d’étudier la présence et la répétition de mots pouvant être créateurs de mythes médiatiques sur les migrations, en comparant les articles de deux journaux belges francophones, La Libre Belgique et L’Avenir, couvrant la période du 1er août au 31 décembre 2015, lors du contexte de ce que l’on appelle la « crise migratoire ». La problématique est par conséquent la suivante : le vocabulaire employé dans les articles de presse peut-il être créateur de mythes médiatiques sur l’immigration et les personnes en mobilité ?

Pour répondre à cette question, une comparaison des deux journaux a été effectuée en analysant, pour chacun, la fréquence d’apparition des termes pouvant construire des mythes sur le sujet ainsi que les thèmes traités dans les différents articles. Les résultats récoltés ont permis de démontrer que La Libre Belgique possède une majorité de ces mots par rapport à L’Avenir, ce qui pourrait être justifié par sa diffusion à plus grande échelle en Belgique.

À partir de ces conclusions, nous avons pu confirmer que certains mots et leur accumulation au sein d’un même journal ou parmi des quotidiens différents, ont en effet des conséquences sur la perception du phénomène migratoire et des personnes en mobilité. Des recherches ultérieures pourraient permettre d’étudier la présence d’autres mythes médiatiques ou, au contraire, d’analyser si d’autres articles mettent en lumière l’aspect positif des migrations.