Vers une sobriété matérielle des bâtiments : la paille comme ressource historique et emblématique dans un contexte de réémergence des matériaux biosourcés. Étude de cas et recherche autour de la composition de parois

Abstract

Construisons-nous aujourd’hui comme nous construisions au début du vingtième siècle ? Construisons-nous aujourd’hui comme nous construirons demain ? L’Histoire n’est-elle pas un éternel recommencement ? Depuis plusieurs dizaines d’années, nous assistons à une véritable course technologique et performancielle. Dans le secteur de la construction, les bâtiments sont de plus en plus isolés et de mieux en mieux équipés pour le confort des utilisateurs… Mais à quel prix ? D’où viennent ces matériaux si performants utilisés pour refermer thermiquement, ou non, nos bâtiments ? Comment sont fabriqués les outils technologiques mis en place ? Mais surtout quelle dépendance créent-ils pour les utilisateurs ? Si la question de la fabrication et de l’utilisation semble ici très importante, il ne faut surtout pas oublier celle du recyclage : que deviennent tous ces matériaux en fin de vie ? Suite à la transition écologique que nous traversons actuellement, toutes ces questions prennent de plus en plus d’importance et deviennent des éléments prépondérants dans certains choix architecturaux. Il semble que nous ayons compris que l’augmentation des performances énergétiques des bâtiments n’était pas suffisante à elle seule afin d’obtenir des constructions seines et respectueuses de l’environnement. En effet, il est impératif de ne pas mettre de côté tout ce qui doit être mis en place pour atteindre ces performances. Tous les matériaux utilisés et mis en œuvre dans ce contexte doivent également correspondre à cette démarche écologique. Ceux-ci, appelés ici « matériaux sobres », se présentent comme un compromis, le plus juste possible, entre tout ce qui a été dit un peu plus haut. Ils proposent en règle générale de bonnes performances énergétiques avec un bilan d’énergies grises souvent très réduit du fait qu’ils nécessitent souvent peu de transformations. La terre et la paille sont présentées ici telles des ambassadrices des matériaux biosourcés.