Fonction d'auxiliaire en logopédie en centre PMS de la Fédération Wallonie-Bruxelles : exploration des pratiques et du sentiment de compétence

Abstract

L’école maternelle peut jouer un rôle protecteur du développement langagier des enfants, notamment pour ceux qui sont issus de milieux défavorisés. Dès lors, la mise en place d’actions collaboratives ciblant l’utilisation des pratiques langagières positives et soutenantes par les enseignants devient une piste d’action privilégiée, garantissant ainsi une meilleure égalité des chances pour tous les enfants, dès leur entrée à l’école maternelle. La mise en place de stratégies ciblées, semble demander un accompagnement spécifique, qui peut être satisfait par la présence de logopèdes au sein de l’équipe PMS (Desmottes et al., 2020). Depuis 2019, en Belgique, les auxiliaires en logopédie exercent dans les centres psycho- médico-sociaux (PMS) dans le cadre du soutien à la réussite scolaire en maternelle (Maillart et al., 2022). Les logopèdes qui travaillent en collaboration avec l’équipe éducative sont actuellement encouragés à développer des interventions dites préventives et universelles. L’objectif premier de cette étude est donc d’explorer les pratiques et le sentiment de compétence des logopèdes des centres PMS à l’aide d’un questionnaire. Dès lors, une échelle d’auto-évaluation questionnant les logopèdes au sujet de leurs pratiques et du sentiment de compétence des logopèdes des centres PMS a été créée. Le deuxième objectif de notre recherche est de déterminer les besoins des logopèdes afin qu’ils mènent cette collaboration avec les enseignants le plus efficacement possible. Malgré plusieurs limites méthodologiques, nos analyses statistiques démontrent que la majorité des pratiques des logopèdes de notre échantillon sont réalisées au niveau 3 du modèle de réponse à l’intervention et qu’ils consacrent très peu de leur temps de travail à l’accompagnement des enseignants. De plus, nos données mettent en évidence que dans le contexte des CPMS, les domaines de la rétroaction et l’intervention modélisée auprès de l’enseignant représentent les rôles pour lesquels les logopèdes s’estiment le moins efficaces. ce constat s’applique également dans une moindre mesure au domaine de l’accompagnement plus général des enseignants. Les logopèdes ont également identifié les principaux besoins nécessaire à une meilleure confiance dans l’exercice de leur fonction. En conclusion, les résultats ont fourni un aperçu des pratiques actuellement exercées par les logopèdes. Les logopèdes de notre échantillon ne s’estiment pas entièrement compétents pour mener l’ensemble des actions demandées dans le cadre de leur profession au sein de l’équipe du CPMS. Il sera essentiel que les futures études se penchent à nouveau sur ce sujet afin de compléter nos observations.